Sécurité sociale et retraites
Retraites : raisons d'être optimistes, raisons d'être moins optimistes
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Quel est l'état actuel de la sécurité des pensions et quelle est la perception des épargnants ? La société d'investissement Natixis tente de répondre à cette question en publiant une nouvelle étude.
Comme l'indique l'édition 2023 du "Natixis Global Retirement Index", il y a de bonnes raisons d'être optimiste en ce qui concerne la sécurité de la retraite. Outre l'espérance de vie et l'amélioration de la qualité de vie, il y a deux éléments strictement financiers : a) le ralentissement de l'inflation, b) la hausse des taux d'intérêt, qui permet aussi aux obligations (un actif très présent dans les fonds de pension) d'offrir des rendements.
L'inflation et les taux d'intérêt sont cependant vécus par les épargnants comme des phénomènes générateurs d'incertitude. L'inflation, bien que décroissante, érode la valeur de l'épargne. L'inflation est d'ailleurs la plus grande crainte des retraités : 73% de l'échantillon la considère comme telle. De son côté, la hausse des taux d'intérêt a non seulement resserré les conditions de crédit, mais aussi fait baisser le prix des obligations en circulation. La dévaluation des obligations a conduit de nombreux fonds de pension à enregistrer des pertes importantes. Comme le montre le "Natixis Global Retirement Index", la hausse des taux d'intérêt peut donc être un avantage à moyen et long terme, mais pas à court terme.
La dette publique et la démographie - des questions naturellement liées - sont également considérées comme des ennemis potentiels de la sécurité des pensions : il est clair que l'augmentation des dépenses publiques rend le système de pension de moins en moins viable, mais ce problème sera encore exacerbé par le "tsunami gris", c'est-à-dire l'augmentation de la proportion de la population dans le total.
L'une des craintes les plus répandues et les plus compréhensibles parmi les investisseurs est qu'ils ne disposeront pas de ressources suffisantes pour maintenir le niveau de vie de l'âge actif même à la retraite : en effet, beaucoup se présentent comme résignés au fait que leur niveau de vie diminuera une fois qu'ils auront atteint l'âge de la retraite. Paradoxalement, le "Natixis Global Retirement Index" affirme que notre pire ennemi est nous-mêmes, c'est-à-dire nos prévisions inexactes et notre manque de prévoyance lorsqu'il s'agit de la retraite. À cet égard, le rapport de Natixis suggère que les gouvernements pourraient faire encore plus pour promouvoir les formes complémentaires de prévoyance, ou du moins les faire mieux connaître, auprès du grand public d'épargnants.
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