Marchés financiers/économie
Investir en Chine et au Japon : forces et faiblesses des deux géants asiatiques
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La nouvelle de l'inflation américaine a également fait grimper les marchés boursiers asiatiques, sur lesquels (il ne faut pas l'oublier) la rencontre prévue à San Francisco entre le chef du parti communiste chinois, Xi Jinping, et le président américain, Joe Biden, interprétée par les analystes comme un signe de détente entre les deux pays, a peut-être également joué un rôle.
Les données économiques en provenance de Chine sont quelque peu contradictoires. D'une part, comme nous l'avons lu dans un article d'Evelyn Cheng sur CNBC, les ventes au détail se sont bien comportées, ayant augmenté de 7,6 % par rapport au mois dernier, dépassant, par exemple, les prévisions de Reuters qui tablaient sur une croissance de 7 %. La production industrielle a également dépassé les prévisions de Reuters : +4,6 % contre +4,4 %.
D'autre part, continue Cheng, le secteur immobilier chinois continue d'enregistrer des données peu encourageantes. L'une des dernières données en date fait état d'une nouvelle baisse des investissements dans le secteur au cours des dix premiers mois de l'année, de l'ordre de 9,3 %. Les fonds levés par les promoteurs immobiliers ont également diminué de manière significative, à savoir de 13,8 %. Dans un autre de ses articles, Cheng donne des chiffres qui donnent la dimension de cette crise : selon Nomura, le nombre de maisons non encore achevées mais déjà vendues est de 20 millions d'unités et 52% d'entre elles seront retardées dans leur livraison.
Comme l'écrit Federico Rampini dans le "Corriere della Sera" - faisant écho aux convictions de l'élite américaine - les faiblesses qui caractérisent structurellement la Chine, outre le marché immobilier susmentionné, sont la réduction du capital d'investissement, la croissance excessivement faible de la consommation et le taux élevé de chômage des jeunes, qui atteint aujourd'hui 21 % (les données actuelles sur le chômage, qui s'élève à 5 %, ne tiennent en fait pas compte des segments les plus jeunes de la population).
Bien que la Chine soit confrontée à des problèmes supplémentaires, tels que l'endettement et le vieillissement de la population, M. Rampini souligne qu'en 2023, les échanges commerciaux entre la Chine et les pays émergents ont dépassé le volume des échanges entre les États-Unis, l'Europe et le Japon : la Chine ne peut donc pas être sous-estimée en tant que plaque tournante de l'économie mondiale et les rapports sur l'effondrement économique du pays devraient peut-être être minimisés.
Dans le même temps, la croissance provisoire du PIB du Japon au troisième trimestre a été négative : -2,1 % par rapport à l'année précédente et -0,5 % par rapport au mois précédent. Comme l'écrit Clement Tan sur CNBC, ces chiffres (dus en grande partie à l'augmentation des stocks) alternent avec des périodes de croissance et semblent s'inscrire dans une dynamique volatile de l'économie japonaise depuis l'apparition de la pandémie. Bien entendu, comme le souligne M. Tan, les données économiques semblent désormais compliquer davantage les perspectives de la politique monétaire japonaise.
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