Marchés financiers/économie
L'inflation et la Fed freinent l'enthousiasme des investisseurs quant à une éventuelle baisse des taux d'intérêt
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Parmi les acteurs du marché, les attentes d'un assouplissement de la politique monétaire restrictive de la Réserve fédérale diminuent. Kate Duguid et Mary McDougall ont écrit à ce sujet dans le Financial Times. Voici quelques-uns des points les plus importants de l'article.
Le marché à terme des obligations d'État américaines est un bon moyen d'évaluer les prévisions des acteurs du marché en matière de hausse des taux d'intérêt : comme le rapporte le "Times", il y a deux semaines encore, on s'attendait à quatre baisses de taux, ce qui aurait permis d'atteindre 4,2 % ; aujourd'hui, en revanche, on prévoit deux baisses de taux et un taux de 4,7 %. De plus, comme l'écrit l'analyste Dario Perkins de TS Lombard, les prévisions macroéconomiques restent confuses.
Le fait est que, comme nous l'avons lu dans le Times, les investisseurs avaient supposé que a) un ralentissement de l'inflation américaine, qui est tombée en dessous de 5 % en avril, et b) la faillite de la Silicon Valley Bank, qui a ébranlé le système bancaire américain de petite et moyenne taille (ainsi que le secteur à haut rendement) et augmenté les risques de récession, étaient suffisants pour leur faire croire que la Fed ne mettrait pas seulement fin au cycle haussier, mais qu'elle commencerait à réduire les taux dans quelques mois.
Les messages des responsables de la Fed indiquent cependant un scénario différent : l'inflation est encore loin d'atteindre les niveaux jugés appropriés. De plus, le marché du travail américain fait preuve de résilience, avec des taux de chômage jamais aussi bas depuis 54 ans. Pourtant, vendredi dernier, rappelle le Times, Jerome Powell lui-même a déclaré que le resserrement du crédit attendu dans le sillage de la crise des banques régionales pourrait limiter la capacité de la Fed à relever ses taux.
La situation reste donc incertaine. Les analystes de BlackRock cités dans l'article du Times estiment toutefois que la priorité de la Fed reste la lutte contre l'inflation, qui s'avère particulièrement tenace, écrivent-ils. Les banques centrales vont donc courir le risque d'une récession (les analystes de BlackRock, du moins aux Etats-Unis, la voient venir) : en d'autres termes, elles n'interviendront pas, comme elles l'ont fait par le passé, pour soutenir l'économie, car les objectifs de politique monétaire restent prioritaires.
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